Barack
Obama : l’effroyable imposture
« Je
ne suis pas raciste, j’ai un ami noir… »
(discussion de café du commerce)
« Le fascisme de naguère, ne fût-ce
qu’à travers la dégénérescence de la rhétorique, rendait différent, alors que
le nouveau fascisme – qui est tout autre chose – ne rend plus différent :
il n’est plus rhétorique sur le mode humaniste, mais pragmatique sur le mode
américain. Son but est la réorganisation et le nivellement brutalement
totalitaire du monde. »
Pier Paolo Pasolini (1974)[1]
« Voyez-vous, le capitalisme
n'est pas fondamentalement raciste; il peut exploiter le racisme pour ses fins,
mais le racisme ne lui est pas intrinsèque. Le capitalisme veut
fondamentalement que les gens soient des engrenages interchangeables, et les
différences entre eux, telles que les différences raciales, ne sont d'habitude
pas fonctionnelles. Ou elles peuvent l'être pour un temps, comme quand on veut
une main-d'œuvre sur-exploitée, par exemple, mais ces situations sont plutôt anormales.
Sur une longue période, vous pouvez vous attendre à ce que le capitalisme soit
anti-raciste, précisément parce qu'il est anti-humain. Et la race est en fait
une caractéristique humaine - il n'y aucune raison pour qu'il s'agisse d'une
caractéristique négative, mais c'est une caractéristique humaine. C'est pourquoi les
identifications basées sur la race interfèrent avec l'idéal capitaliste de base
selon lequel les gens devraient être disponibles juste comme consommateurs et
producteurs, des engrenages interchangeables qui achèteront toute la camelote
qui est produite: c'est à cela qu'ils servent en fin de compte, et toute autre
propriété qu'ils pourraient avoir est plutôt inintéressante – et même une
nuisance d’habitude. »
Noam Chomsky (1989)[2]
Une approche rationnelle, basée sur l’Histoire, des élections américaines du 4 novembre 2008 amène à cette prévision: la victoire de Barack Obama n’apportera rien de bon aux masses exploitées du monde entier.
Obama est membre du Parti démocrate – qui est, tout autant que le Parti républicain, au service de la bourgeoisie américaine. A ceux qui en douteraient encore, rappelons brièvement quelques « prouesses » des précédents chefs d’Etat démocrates :
-
sous la présidence d’Harry S. Truman, du 12
avril 1945 au 20 janvier 1953 : bombardements de Tokyo (plusieurs dizaines
de milliers de victimes civiles) bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki,
soutien aux fascistes en Grèce, création de
- sous la présidence de John F. Kennedy, du 20 janvier 1961 au 22 novembre 1963 : doublement du nombre de missiles nucléaires balistiques intercontinentaux, renforcement des unités de lutte anti-guérilla, tentative de renversement du gouvernement castriste (débarquement de la baie des Cochons), envoi des premières troupes américaines au Vietnam
- sous la présidence de Lyndon B. Johnson, du 22 novembre 1963 au 20 janvier 1969 : répression violente des émeutes dans les ghettos noirs, intensification de la guerre au Vietnam (plusieurs millions de victimes vietnamiennes), soutien au général indonésien Suharto dans sa « chasse aux rouges » (500 000 à 1 000 000 de personnes assassinées), soutien à la dictature du Shah d’Iran
- sous la présidence de Jimmy Carter, du 20 janvier 1977 au 20 janvier 1981 : soutien aux islamistes luttant contre le régime pro-soviétique en place à Kaboul puis contre l’Armée Rouge, soutien à l’invasion du Timor-Oriental par l’armée indonésienne (environ 200 000 morts sur une population de moins d’un million d’habitants)
-
sous la présidence de Bill Clinton, du 20 janvier
1993 au 20 janvier 2001 : interventions militaires en Somalie et à Haïti,
bombardements du Soudan et de l’Afghanistan le 20 août 1998 (mais poursuite de
l’aide américaine aux talibans), guerre contre
… Obama
s’inscrit parfaitement dans la lignée de ces présidents : sur l’échiquier
politique français, il serait classé à droite. L’adjectif
« socialiste » est, pour lui, une insulte. S’il veut retirer des
troupes d’occupation d’Irak, c’est… pour les transférer en Afghanistan[3].
Ses prises de position en faveur du « Tibet » ou du
« Darfour » ne sont que la traduction en discours sur les
« droits de l’Homme » des intérêts des multinationales américaines.
Selon lui, « un nouvel esprit de
sacrifice et de service est nécessaire » qui exige que les
Américains soient déterminés « à s’y
mettre, à travailler plus dur ». En bref : le programme
habituel de
Au vu du profil politique d’Obama, on comprend aisément pourquoi, comme l’ont souligné les meRdias, les Républicains se sont montrés particulièrement bons perdants. Pour G. W. Bush, les Américains « ont choisi un président qui représente un triomphe dans l'histoire des Etats-Unis, un hommage au travail acharné, à l'optimisme et à la foi dans la promesse immuable qu'offre notre pays. » Voila comment réhabiliter à peu de frais le pitoyable « rêve américain »…
Quant à John McCain, il a affirmé tout son « respect pour le sénateur Obama » qui « a su lever l'espoir » et il s’est engagé à coopérer avec le nouveau président. Heureuse coïncidence : Obama a justement annoncé qu’il souhaitait « travailler » avec les Républicains[4]… Ceux-ci, en tant que membres de la bourgeoisie, ont d’autres raisons de se réjouir de… leur défaite. En effet, ils peuvent raisonnablement espérer que la victoire d’Obama va « endormir » les exploités (qu’ils soient Noirs ou pas) pendant un certain temps. Thomas Friedman, journaliste au New-York Times[5], est de cet avis : il estime que « la guerre civile américaine a pris fin » le 4 novembre dernier… Si ce pronostic s’avère exact, la bourgeoisie américaine n’aura plus besoin d’envoyer sa police, voire son armée, écraser dans le sang les soulèvements de la population pauvre... Les partisans de la « démocratie » du monde entier pourront alors remercier Obama, parce que les dizaines de personnes assassinées par les forces de répression à Los Angeles, en 1965[6] comme en 1992, ça faisait mauvais genre pour le « gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple » (selon la formule d’Abraham Lincoln)…
Et si le nouveau président, pris de folie, se risquait à mener des politiques « socialisantes », on peut d’ores et déjà prédire ce qui arriverait : les dirigeants de la « communauté » noire « s'opposer[aie]nt vigoureusement à toute velléité de remplacer les critères raciaux par des critères sociaux.»[7]
L’engouement
pour Obama a largement dépassé les seuls Etats-Unis. Du Kenya, dont son père
est originaire, jusqu’à la ville d’Obama au Japon, des explosions de joie ont
eu lieu… Quant au cynique Hamid Karzaï, président de
L’Obamania ne s’est pas arrêtée aux frontières françaises (contrairement au nuage radioactif) : toutes les forces du Système – partis, syndicats, meRdias, etc. – ont applaudi l’élection d’Obama. Dans cette période où elle s’attaque à tous nos acquis sociaux, la bourgeoisie a plus que jamais besoin de mettre en avant des « bonnes causes » bien consensuelles[8], pour entretenir le plus longtemps possible chez les exploités l’illusion qu’ils ont des intérêts communs avec la classe dominante.
Pour le MERDEF, l’accession d’Obama au pouvoir est « historique ». Pour sa présidente Laurence Parisot, « cette élection prouve l'extraordinaire capacité de l'Amérique à se réinventer et être toujours à la pointe de la modernité. […] C'est la victoire de la jeunesse et de la diversité. C'est l'image d'une Amérique qui croit en elle-même et qui adresse par cette élection un message d'espoir au monde. » Comme c’est attendrissant…
Jean-Marie Le Pen, lui, nous a ressorti la sempiternelle rengaine je-ne-suis-pas-raciste... Il a félicité Obama, et affirmé : « Cela me choque d'autant moins que la première fois que j'ai été élu député en 1956, mon deuxième de liste était un noir […] C'était une espèce de mélange d'Obama et de McCain, parce que d'abord il était noir [...] et c'était un héros de la deuxième guerre mondiale. […] j'avais fait la synthèse 50 ans avant […] dans ce domaine-là [...] je n'ai pas de leçons à recevoir. »
Même
réaction que Le Pen du côté de son frère jumeau SOS racisme[9],
qui a salué un « moment
historique », avec en plus une abjecte tentative de couvrir les crimes
de l’impérialisme américain : « [Obama]
apparaît comme étant en situation de construire un monde davantage axé sur la coopération
et sur le multilatéralisme et dans lequel les Etats-Unis porteront, face à tous
les intégrismes et les forces d'oppression, un message de liberté et de
démocratie.»[10] C’est bien connu : les dirigeants
américains n’ont jamais soutenu aucun intégrisme (pas l’islamisme en
Afghanistan ou dans les Balkans, par exemple) ni aucune force d’oppression (pas
la monarchie absolue saoudienne ou
Les sociaux-démocrates ont unanimement salué la victoire d’Obama, tenant des propos tous plus délirants les uns que les autres – du « monde qui vient de franchir un nouveau cap » de Marie-Ségolène Royal au « message de paix, de justice et de fraternité » de Martine Aubry. Particulièrement en forme, Kofi Yamgnane[12] a osé un « c'est la révolution par les urnes. C'est beau la démocratie. » Yamgnane le prestidigitateur vient d’essayer de faire disparaître d’un coup de baguette magique environ 70 millions ( !!) d’abstentionnistes[13]. En outre, la démocratie dont ce clown fait l’apologie n’est rien d’autre que la dictature du Capital plus les bulletins de vote[14].
L’extrême-gauche avait déjà touché le fond récemment en soutenant les armées blanches tibétaines, mais elle continue de creuser. Besancenot s’est félicité « de la claque magistrale que les républicains viennent de recevoir.»[15] Lutte Ouvrière « avait le cœur serré face à l'émotion des Noirs américains »[16]. L’ancienne fraction de LO (récemment exclue par la secte dont elle continue néanmoins à se réclamer) annonçait avant les élections : « la défaite de John McCain ne pourrait bien sûr que nous réjouir. »[17] Les différentes orgas se sont positionnées ainsi essentiellement pour les mêmes (mauvaises) raisons qui les poussent à soutenir, ici-même, la gauche gouvernementale : volonté idiote de ne pas se « couper des masses »[18] et préférence pour le « moins pire » des deux candidats ayant une chance de l’emporter[19]. Mais il y a plus grave encore : l’élection d’Obama sert de prétexte à la classe dominante pour tenter de noyer définitivement la question sociale sous un flot de discours convenus sur le thème de la « diversité »… Une manœuvre face à laquelle l’extrême-gauche ne réagit pas, quand elle ne lui apporte pas carrément son appui[20].
« De ridicules arguties en palabres
abscons et par le biais des crétins qu’elle a placés aux manettes des
innombrables spécialisations nécessaires à son omnipotence, la classe au
pouvoir diffuse un discours négationniste affirmant sa volonté d’en finir avec
l’insupportable lutte des classes tout en annonçant l'ignominieuse pratique
appropriée à ce dessein. Cela signifie concrètement la mort des libertés
arrachées depuis 1789 en France et dans le monde entier. Sur les sentiers de
l’abattoir, l’individu ne doit plus être apte à se considérer libre de penser
et d’agir, mais se définir comme membre d’une communauté ethnique ou religieuse
et ainsi se soumettre aux fatalités qu’on lui dicte, dès lors, si facilement.
Dans des conditions de survie se dégradant à l’extrême, le contrôle des
consciences est de cette sorte plus efficace qu’aucun autre. »
Rapaces[21]
L’extrême-gauche a plus ou
moins conscience que le poison raciste divise les exploités en les dressant les
uns contre les autres sur des critères ethniques et/ou religieux. Mais elle ne
semble pas s’être rendue compte que le pseudo antiracisme en provenance de la
classe dominante a exactement le même objectif. Que la bourgeoisie et ses
relais évoquent les Noirs/Arabes/musulmans/etc. pour leur reprocher de
voler le travail des Français, d’être terroristes, délinquants, mal
intégrés… ou bien pour regretter qu’ils soient sous-représentés en politique,
dans les grandes écoles, dans les meRdias, etc., le résultat est le même :
l’attention est focalisée sur la couleur de peau ou la religion, les
raisonnements en termes de classes sociales sont laissés de côté et
Le but du matraquage meRdiatique sur les « minorités visibles » étant d’assoir définitivement la légitimité des communautarismes – ces dérivatifs classiques mais efficaces à la guerre de classe – on comprend très bien pourquoi, le gouvernement et ses laquais font preuve d’un soudain zèle « antiraciste ». Pour Rama Yade, la secrétaire d’Etat à on ne sait trop quoi, la victoire d’Obama doit « sonner le moment de la mobilisation » pour davantage de diversité dans la classe politique française. De plus, les meRdias ont annoncé, comme si cela avait une quelconque importance, la nomination d’un préfet noir d’origine camerounaise ; et le CSA a constaté que la diversité à la télévision n’avait progressé que d’un point en dix ans, jugeant cela « inacceptable ».
Suite à la victoire
d’Obama, le Conseil
représentatif des associations noires (CRAN) a demandé – et obtenu
– que certains de ses membres soient reçus à l’Elysée par Cédric Goubert, le
chef de cabinet de Nicolas Sarközy. Durant cet entretien, la délégation du CRAN
a plaidé pour la fin des « listes
monocolores » aux élections et la mise en place de ce qu’elle appelle
une « action positive », ainsi
que pour des « statistiques de la
diversité » – soit, en
clair : un recensement de la population selon des critères ethniques (ou
prétendus tels). Rajoutons qu’à cette occasion, Patrick Lozès président du CRAN
s’est illustré par une sortie bien réac au sujet de la suppression de certaines
commémorations, se demandant : « Cela
ne serait pas digne de rappeler que l'Etat français a une responsabilité dans
la déportation des juifs? Ce ne serait pas digne de célébrer les harkis qui se
sont battus pour
Face à cette déferlante communautariste, l’extrême-gauche – qui essaye pourtant parfois de faire croire qu’elle rejette le Système – a surtout brillé par… son conformisme, présentant le vote Obama comme progressiste voire subversif. Pour Besancenot, « la victoire de Barack Obama est vécue comme une victoire symbolique majeure contre le racisme. Une page se tourne. »[23] Quelle page ? Arlette Laguiller voit dans la victoire d’Obama le signe de « l'échec du camp qu'incarnait le duo McCain et sa très réactionnaire colistière Palin, le camp du conservatisme social »[24]. Ah bon ? Donc Obama serait le camp du progrès social ?
Besancenot et Laguiller semblent se « contenter » d’apporter épisodiquement leur pierre à l’édifice de propagande ethniciste et/ou pro-religieuse mis en place par la bourgeoisie. Mais d’autres, à l’extrême-gauche, vont plus loin dans cette sale besogne : ainsi, des pseudo révolutionnaires ont spontanément apporté leur caution au mouvement des Indigènes de la république (MIR)… Il n’est pourtant pas besoin de se pencher longtemps sur les textes commis par cette association[25] pour s’apercevoir de sa nature ultra-réactionnaire.
Dénonçant « l’épidémie laïque »[26]
qui sévirait en Europe, les « Indigènes » plaident pour un « Islam progressiste et
populaire »[27]. Certains RG d’origine maghrébine ayant
perdu leur habilitation « Secret Défense », ils se sont même
récemment plaints de l’ « islamophobie »
dans les Renseignements Généraux[28]…
Vous avez bien compris : les Indigènes de
De manière très contradictoire, le MIR ne cesse de se plaindre que les Arabes/Noirs/musulmans soient victimes de discriminations de la part de l’ « Etat colonial » français mais, simultanément, déteste les membres du gouvernement issus des « minorités visibles »[33]. C’est que Dati, Amara et Cie constituent le démenti vivant de l’imbécile et dangereuse théorie essentialiste chère aux « Indigènes » – pour lesquels, l’Arabe/ Noir/musulman est, par définition (génétiquement ?), du « bon côté » : dans le camp du Bien, des progressistes, des révolutionnaires. Ainsi, si les « Indigènes » ne soutiennent pas Obama, c’est parce qu’il est – devinez quoi – un « Noir atténué »[34] (sic !). Pour les identitaires du MIR, puisqu’Obama est dans le mauvais camp, il ne saurait être « vraiment » noir[35]. Tel est le genre d’inepties dans lesquelles finissent par se vautrer ceux qui, jusque-là, croyaient qu’il y avait quelque chose de subversif à militer en faveur de l’affirmative action… Alors qu’à l’heure du politiquement correct, la « discrimination positive », loin d’être l’antithèse du racisme, est son nécessaire complément, sa contradiction officielle dans le spectacle.
Pour conserver le pouvoir, la
bourgeoisie a accepté beaucoup d’évolutions... Que de différences entre
l’actuelle classe dominante et celle d’il y a ne serait-ce que 50 ans !
Pour François Lonchampt et Alain Tizon, « la
bourgeoisie [...] a compris que tout doit changer pour que rien ne change.»[36] Radicalisant le propos,
le comité invisible estime que la bourgeoisie s’est niée en tant que classe[37]. Dès lors que l’essentiel – l’Etat, la société de classes, la propriété
privée des moyens de production – n’est pas en jeu, la bourgeoisie est prête à
toutes les concessions. N’est-elle est pas déjà en train de se refaire une
beauté, en remplaçant son personnel politique blanc et masculin par un autre
plus adapté à l’air du temps ? Dans l’actuel gouvernement Sarközy,
dont les maîtres mots sont « ouverture » et
« diversité », il y a treize femmes dont deux maghrébines et une
noire. Ce gouvernement n’en est pas moins le plus réactionnaire que
Détourner l’attention des véritables
problèmes, accroître l’atomisation des exploités par un renforcement des
logiques communautaristes et identitaires : tels sont les objectifs de nos
élites « obamaniaques ». Laissons à d’autres le rôle d’idiot utile de
la bourgeoisie… par exemple, à cette extrême-gauche qui ne demandait qu’à
tomber dans le piège de l’unité nationale
tendu par la classe dominante et qui n’a pas manqué de se rallier au Consensus.
A contre-courant de ce torrent de
doublepensée, la lucidité révolutionnaire doit, elle, affirmer :
A bas le
capitalisme, même prétendument antiraciste ! A bas la bourgeoisie, qu’elle
soit blanche, noire ou verte à points rouges !
Prolétaires
de tous les pays, finissons-en !
[1] Pier Paolo Pasolini, Écrits corsaires, Paris, Flammarion, 1987, p. 82.
[2] Propos reproduits dans Comprendre le pouvoir, L’indispensable de Chomsky, Premier mouvement, Bruxelles, Aden, 2005, p. 170.
[3] A ce sujet, Obama a déclaré le soir de sa victoire : « nous savons qu’il a de courageux américains qui se lèvent dans les déserts d’Irak et les montagnes d’Afghanistan pour risquer leurs vies pour nous » ( « we know there are brave americans waking up in the deserts of Irak and the moutains of Afghanistan to risk their lives for us »). De tels propos en disent long sur sa vision du monde.
[4] Obama a même parlé d’intégrer des Républicains dans son gouvernement (dépêche AFP, mercredi 5 novembre, 17h16). Obama et McCain se sont rencontrés le 17 novembre. A cette occasion, Obama a réaffirmé qu’il voulait travailler avec McCain pour « remettre d’aplomb le pays. » Les deux hommes se sont fendus d’un communiqué commun où ils évoquent leur souhait de « travailler ensemble dans les jours et mois à venir ». Une preuve supplémentaire que Barack Mc Cain et John Obama (ou l’inverse), c’est blanc bonnet et bonnet blanc…
[5] Voir, dans les écrits de Noam Chomsky, de nombreux exemples de la servilité et de l’aveuglement idéologique dont est coutumier ce personnage.
[6] Sur les émeutes de Watts en 1965, voir le texte de Guy Debord intitulé Le déclin et la chute de l’économie spectaculaire marchande.
[7] Selon les termes de Charlton McIlwain, professeur à l'université de New York, cité dans le Monde du 5 novembre 2008.
[8] Bien consensuelles à première
vue, mais bien puantes pour peu qu’on se donne la peine d’aller voir ce qui se
cache derrière les discours de propagande. Pour ne citer que quelques exemples,
la « révolution des roses » (Géorgie, 2003) et la « révolution
orange » (Ukraine, 2004), présentées
comme de courageux soulèvements contre des régimes tyranniques, étaient
en fait des coups d’Etat fomentés par l’impérialisme américain dans le but
d’intégrer ces pays à l’OTAN – bras armé du capitalisme – et à la dictature
européiste. Plus récemment, on nous a rebattu les oreilles avec la « cause tibétaine », on oubliant
« simplement » de nous signaler que le dalaï-lama et ses troupes sont
financées par
[9] Pour rappel, dans les années mêmes où le Parti « Socialiste » récupérait SOS racisme, François Mitterrand faisait pression sur les chaînes de télévision pour que Le Pen soit plus médiatisé, et changeait le mode de scrutin des législatives de 1986 afin d’assurer l’élection d’un maximum de députés FN. Mettant simultanément en scène le spectacle du fascisme et celui de l’antifascisme, le P « S » pouvait alors se refaire une santé à bon compte en se présentant comme le défenseur d’une « démocratie » prétendument menacée. Cet épisode illustre bien le rôle de gardien du temple capitaliste joué par la gauche.
[11] L’autre moitié étant soutenue
par
[12] Kofi Yamgnane est un homme politique franco-togolais, membre du Parti « Socialiste » depuis 1983. Il a exercé le mandat de conseiller régional de 1992 à 1997 et de député de 1997 à 2002. Il a aussi été secrétaire d’État en 1991-1992.
[13] Cela correspond à un taux d’abstention tournant autour de 38%.
[14] Pour pasticher Lénine, qui disait du communisme que c’était « les Soviets plus l’électricité ».
[18] Ces léninistes n’ont
manifestement pas lu les écrits de leur dieu : « Nous commettons une faute en ne
poussant pas assez les ouvriers sur cette voie commune à eux et aux
‘intellectuels’, de l’apprentissage révolutionnaire professionnel, en les tirant trop souvent en arrière par
nos discours stupides sur ce qui est ‘accessible’ à la masse ouvrière, aux ‘ouvriers moyens’,
etc.
Sous ce rapport aussi, l'étroitesse du travail d’organisation est en connexion indéniable, intime (bien que l’immense majorité des ‘économistes’ et des praticiens débutants n'en aient pas conscience) avec le rétrécissement de notre théorie et de nos tâches politiques. Le culte de la spontanéité fait que nous craignons de nous écarter même d'un pas de ce qui est ‘accessible’ à la masse; de nous élever trop au-dessus de la simple satisfaction de ses besoins directs et immédiats. Ne craignez rien, messieurs ! Souvenez-vous qu'en matière d'organisation, nous sommes si bas qu'il est absurde même de penser que nous puissions nous élever trop haut ! » (Lénine, Que faire ?)
[19] Or, comme nous l’avons montré précédemment, les Démocrates ne constituent en rien un « moindre mal » par rapport aux Républicains – pas plus que le P « S » par rapport à l’UMP en France.
[20] C’est pour remercier
[21] Voir le communiqué numéro 14.
[22] http://www.crif.org/?page=articles_display/detail&aid=12350&returnto=articles_display/list&tg_id=2&artyd=9
[25] L’actuelle association est en passe de devenir un parti politique : le P.I.R (parti des Indigènes de la république), « un parti de communautés et d’individus » dont un des objectifs sera la lutte contre « les forces blanches »…
[29] Qu’ils assimilent un peu rapidement à des musulmans : ne pourraient-ils pas être athées ?
[30] http://fr.wikipedia.org/wiki/Houria_Bouteldja#Proche-Orient
…Malheureusement pour Bouteldja, le Hamas est une création des services secrets israéliens, dans un contexte où les pays du bloc de l’Ouest misaient sur l’islamisme pour mettre en difficultés les « communistes » et les nationalistes. La première Intifada (1987) a éclaté sans le Hamas et celui-ci, comme les autres forces politiques palestiniennes, n’a apporté son soutien à l’insurrection que pour mieux la récupérer. Lors de la guerre contre l’Irak en 1991, le Hamas a même réussi l’exploit de ne pas prendre clairement position contre l’agression des Etats-Unis et de leurs alliés. Quant à Ahmed Yassine, formé chez les Frères musulmans, il n’a jamais été qu’un jouet entre les mains des dirigeants israéliens. Condamné à 12 ans de prison par Israël en 1984, il est libéré (chose très rare !) dès l’année suivante. De nouveau condamné, cette fois à la perpétuité, il est encore libéré (chose très très rare !) sur demande du Premier ministre israélien d’alors, l’homme politique d’extrême-droite Benjamin Netanyahou. Le but évident de la manœuvre était de renforcer le Hamas pour mettre en difficulté Arafat, et de prendre prétexte du terrorisme aveugle des fascistes verts pour justifier la non-application des accords d’Oslo (pourtant forts peu contraignants pour Israël).
[32] Ceux que l’on nomme « Arabes de
Palestine » sont, pour une bonne part d’entre eux, les descendants des
juifs qui vivaient en Palestine il y a 2000 ans. Ils ont simplement changé de
religion, devenant majoritairement musulmans. Un chapitre de l’Histoire que
relataient en ces termes David Ben Gourion (futur Premier ministre israélien)
et Yitzhak Ben Zvi (futur président israélien) dans un ouvrage commun sur
Israël : « L’origine des fellah
[travailleurs agricoles] ne remonte pas aux conquérants arabes, qui soumirent
Eretz Israël et
… Voila pour ce qui est de la
pseudo dimension ethnique du conflit. Quant à la peste religieuse, elle
est tardivement venue se greffer sur un conflit qui au départ n’était que
territorial. Le conflit en Palestine n’était pas initialement un affrontement
entre juifs (intégristes) et musulmans (intégristes), il tend seulement à le
devenir, sous la pression de charognards religieux dans le genre des
« Indigènes ». Pour rappel : musulmans/chrétiens/athées vivaient
en paix avec les juifs de Palestine avant les débuts de la colonisation
sioniste (que la majorité des juifs vivant déjà sur place n’approuvait
pas); les pères fondateurs du sionisme étaient peu religieux voire
athées ; en Palestine, les premiers opposants au sionisme était surtout
des chrétiens ; avant la seconde boucherie mondiale et
[33] Que l’on s’entende bien : il est possible et même souhaitable de mépriser ces personnalités politiques… Encore faut-il que ce soit pour de bonnes raisons ! Parce que ce sont des parvenues fascisantes, par exemple. Fadela Amara est proche du Cercle de l’Oratoire, un think tank français d’extrême-droite, dont font notamment partie Stéphane Courtois, André Glucksmann et son fils Raphaël, Pascal Bruckner, Jacques Tarnero, Élisabeth Schemla… Dati, qui se voyait bien en ministre de la « rénovation urbaine à coup de Kärcher », a finalement obtenu le ministère de l’Injustice, où elle se signale par sa politique particulièrement réactionnaire. Il y a peu, elle a même déclaré qu’avoir la possibilité d’envoyer les jeunes en taule dès 12 ans relevait du « bon sens »…
[35] Quid, dans ces cas-là, des quelques dizaines de dictateurs africains ? Sont-ce des « Noirs atténués », eux aussi ?
[36] François Lonchampt et Alain Tizon, Votre révolution n’est pas la mienne, Arles, Sulliver, 1999, p. 65 (ouvrage disponible sur le Net : http://ecritscorsaires.free.fr/article.php3.3.html ). Pour ce qui est des Etats-Unis, Alexis de Tocqueville constatait déjà en 1840 : « L’aspect de la société américaine est agité, parce que les hommes et les choses changent constamment, et il est monotone, parce que tous les changements sont pareils. » (De la démocratie en Amérique II, Paris, Gallimard, 2006, p. 314 ; également disponible sur le Net : http://classiques.uqac.ca/classiques/De_tocqueville_alexis/democratie_2/democratie_tome2.html ).
[37] Comité invisible, L’insurrection qui vient, Paris,
Annexes :