LO (et
Lutte Ouvrière a-t-elle vraiment opéré un « tournant droitier » ?
Expliquer par un « tournant droitier » le soutien apporté par LO au Parti dit Socialiste lors des élections de 2007 et 2008 peut paraître juste… de très loin. Mais, en réalité, cette explication n’a d’autre but que de masquer le fait que la politique de LO est erronée depuis des décennies, et non pas seulement depuis quelques années. LO est, en effet, une organisation «récidiviste » du soutien au Parti « Socialiste » et au Parti « Communiste » Français :
- lors des
élections législatives qui ont suivi Mai 68 : appel à voter pour les
candidats de
- aux présidentielles de 1974 : appel à voter pour François Mitterrand
- lors des présidentielles de 1981 : appel à voter « sans illusion mais sans réserve ( !!) » pour François Mitterrand (question : si LO n’avait aucune illusion sur Mitterrand, pourquoi a-t-elle appelé à voter pour lui – de surcroît, « sans réserve » ? ) [1]
- lors des élections législatives de 1997 : appel à voter pour les candidats du P « S » et du P.« C ».F. s’ils doivent affronter en duel un candidat du Front National [2]… Cette position est doublement erronée. D’une part, parce qu’appeler à voter pour le P « S » et le P « C » contre le FN revient à dédouaner ces deux partis de leurs propres politiques racistes : foyer pour immigrés rasé au bulldozer par le P « C »F, chasse aux sans-papiers orchestrée par le P « S » (construction des « centres de rétention administrative » à partir de 1981, expulsions de sans-papiers…). D’autre part, parce que cela revient à établir une distinction (étonnante) entre le RPR (l’actuelle UMP) et le FN (puisque LO n’appelle pas à voter pour la « gauche » en cas de duel « gauche » - RPR, seulement en cas de duel « gauche » - FN).
Pour justifier leur soutien au P « S », les militants LO mettent en avant le fait qu’ils ne veulent pas se couper des masses. L’argument ne tient pas du tout la route car – au risque d’enfoncer des portes ouvertes – les masses ne sont pas au P « S », qui compte moins de 200 000 adhérents (dont tous ne sont pas des salariés et dont une grosse partie n’a aucune activité militante). Les fois où les classes populaires votent pour ce parti, cela ne signifie pas qu’elles aient beaucoup d’illusions à son sujet : il s’agit d’un vote « par défaut », pour ce qu’elles pensent (à tort) être le « moins pire », sûrement pas d’un vote d’adhésion. En outre, les présidentielles de 2002 ont bien montré à quel point les « masses » n’avaient pas d’illusions dans le PS : à cette occasion, 88,8% des citoyens inscrits sur les listes électorales n’ont pas voté pour ce parti. Si on prend en compte le fait qu’il y avait en plus environ 4 millions de non-inscrits, c’est en fait moins de 10% des citoyens en âge de voter qui ont opté pour le PS le 21 avril 2002.
De toute façon, même si les masses étaient pleines d’illusions au
sujet du P « S », rien ne justifierait qu’une organisation
qui se prétend révolutionnaire appelle à voter pour lui, puisque ce parti est –
tout autant que l’UMP, le Modem, le FN – au service de la bourgeoisie.
On ne peut simultanément se prétendre l’avant-garde du prolétariat et suivre
les masses dans ce qu’elles ont de plus réactionnaire sous prétexte de ne pas
vouloir se couper d’elles. Les communistes devraient normalement savoir que
la vérité est révolutionnaire (comme disait Trotsky) et qu’ils ont tout à
gagner à la dévoiler aux exploités. L’extrême-gauche recrée des illusions au
sujet de la social-démocratie (en se fourvoyant dans des appels à voter pour
ses candidats ou – pire encore ! – dans la constitution de listes communes
avec les « socialistes ») au lieu de rappeler son histoire honteuse
et criminelle pour la discréditer définitivement : soutien à la tuerie
impérialiste de 14-18 (15 millions de prolétaires et de paysans sont morts pour
permettre aux bourgeoisies européennes de déterminer laquelle d’entre elles
aura la plus grande part du « gâteau » en Afrique), défense de
l’Algérie française (Mitterrand : « L’Algérie c’est
Comment, malgré cette longue liste (pourtant loin d’être exhaustive) d’infamies, Lutte Ouvrière peut-elle s’obstiner à croire et faire croire que la social-démocratie serait encore dans notre camp ? Jospin lui-même déclarait textuellement en 2002 : « Mon programme n’est pas socialiste. » Que faut-il de plus aux camarades de LO pour qu’ils prennent acte du fait que le P « S » est un parti bourgeois et qu’ils adaptent leur ligne politique à cet état de fait ? En 1938, Trotsky disait de la social-démocratie et du stalinisme qu’ils étaient les « ennemis mortels de la révolution prolétarienne » [3] : ce qui était incontestablement vrai il y a 70 ans n’est que plus évident aujourd’hui ! Et il faut être sacrément habitué à avaler des couleuvres pour ne pas voir la contradiction entre l’étiquette officiellement révolutionnaire de LO et ses appels à voter pour des « ennemis mortels de la révolution prolétarienne » !
La ligne politique de LO: hors des syndicats, point de salut!
LO ne peut pas concevoir une mobilisation des salariés autrement qu’à l’appel des syndicats et sous leur direction. L’organisation affiche une tendance inquiétante à « couvrir » les bureaucraties syndicales. L’organisation n’a pas mis en avant, dès l’élection de Sarkozy, le mot d’ordre (qui ne « coûte » pourtant pas cher) de rupture des négociations des syndicats avec le patronat et le gouvernement. LO ne s’étend pas non plus sur les trahisons des directions syndicales… elle n’ose d’ailleurs pas employer le mot « trahison ».
Cette tendance à épargner les bureaucraties syndicales se
retrouve aussi chez certain « simples militants », même à
Au printemps 2008, à l’approche d’une journée de grève à
A l’approche de chaque journée de manifestation programmée par les bureaucraties syndicales, les éditos d’Arlette Laguiller dans Lutte Ouvrière ont pour thème: il faut que la journée d’action soit un succès, pour pousser les directions syndicales « à organiser vraiment une lutte d'ensemble » (l’expression est de Laguiller), à aller plus loin qu’elles ne le souhaiteraient. Deux remarques s’imposent ici :
- en Mai 68, lors des grèves de 1995, de 2003, de 2006,
les directions syndicales sont déjà allées (beaucoup) plus loin qu’elles le
souhaitaient, puisqu’elles ont dû appeler à des journées de grèves rapprochées
et, dans certains cas, à des grèves reconductibles. Mais ces mouvements où les
bureaucraties syndicales, bien que « débordées », restent les interlocutrices
du gouvernement (donc de la bourgeoisie) n’ont jamais mené à des révolutions
prolétariennes (ni en France ni dans aucun autre pays riche). Pour ce qui
concerne
- jamais les directions syndicales n’
« organiseront vraiment une lutte d’ensemble », il est absurde et
réactionnaire de répandre des illusions en ce sens ! Ces directions
s’attachent, au contraire, à éviter toute convergence des luttes, et elles ne
s’en cachent même pas ! François Chérèque déclarait ainsi dans une
interview au Monde le 29 mai 2008: « Avec ce texte [sur les
35 heures], le gouvernement nous amène à réagir simultanément sur le temps de
travail et les retraites. Cela nous entraîne dans une mobilisation globalisante,
ce contre quoi j'ai toujours résisté y compris dans
Le pire est que les arguments employés par les militants LO pour justifier leur soutien, éventuellement critique, aux directions syndicales (« il faut des mots d’ordre qui ‘parlent’ aux salariés, des revendications concrètes » ; « il serait contre-productif d’évoquer la question du pouvoir », etcétéra) sont du même ordre que ceux que Lénine s’est employé à combattre dans son célèbre ouvrage Que faire ? En voici quelques extraits, malheureusement plus que jamais d’actualité :
« C'est pourquoi il nous faut principalement
élever les ouvriers au niveau des révolutionnaires et non nous abaisser
nous-mêmes au niveau de la masse ouvrière, comme le veulent les économistes,
comme le veut
[...] nous commettons une faute en ne poussant pas assez les ouvriers sur cette voie commune à eux et aux “intellectuels”, de l’apprentissage révolutionnaire professionnel, en les tirant trop souvent en arrière par nos discours stupides sur ce qui est “accessible” à la masse ouvrière, aux “ouvriers moyens”, etc.
Sous ce rapport aussi, l'étroitesse du travail d’organisation est en connexion indéniable, intime (bien que l’immense majorité des “économistes” et des praticiens débutants n'en aient pas conscience) avec le rétrécissement de notre théorie et de nos tâches politiques. Le culte de la spontanéité fait que nous craignons de nous écarter même d'un pas de ce qui est “accessible” à la masse; de nous élever trop au-dessus de la simple satisfaction de ses besoins directs et immédiats. Ne craignez rien, messieurs ! Souvenez-vous qu'en matière d'organisation, nous sommes si bas qu'il est absurde même de penser que nous puissions nous élever trop haut ! »
LO
défend un des piliers de l’État bourgeois :
Dans L’État et la révolution, Lénine écrivait : « L'armée permanente et la police sont les principaux instruments de la force du pouvoir d'Etat ». Cette vérité élémentaire, les « révolutionnaires » de LO semblent l’avoir oublié, eux qui prennent position en faveur de la « police de proximité » (c’est-à-dire en faveur du quadrillage des quartiers populaires par les forces de l’ordre) et se solidarisent avec les policiers mécontents de leurs salaires. Pourtant, les policiers, les gendarmes et les militaires sont les chiens de garde de la bourgeoisie, les derniers remparts qui retiennent ce système économique vermoulu de s’effondrer. Les révolutionnaires n’ont pas à se soucier du fait que flics et militaires soient plus ou moins bien payés ou plus ou moins « de proximité ». Nous nions toute légitimité à l’existence même de ces corps armés. A ceux qui, pour justifier leur soutien à ce pilier de l’Etat bourgeois, disent que les flics sont des « travailleurs », nous répondrons par ces quelques faits récents:
- 17 juin
2007 : Lamine Dieng décède entre les mains de
- 1er juillet 2007 : un adolescent est tué par une voiture de police qui roulait à vive allure et venait de griller un feu rouge
- 9 août 2007 : un enfant russe (sans-papier) de 12 ans est grièvement blessé en tentant de fuir la police
- 6 octobre 2007 : une chinoise sans-papier se tue en essayant de fuir la police
- 6 novembre 2007 : à Marseille, un africain sans-papier se défenestre pour tenter de fuir la police
- novembre 2007 : deux adolescents (un marocain et un sénégalais) sont tués lors d’une collision entre leur mini-moto et un véhicule de police (qui roulait trop vite) à Villiers-le-Bel
- 3 février 2008 : un serveur dans un restaurant de Franconville (Val d’Oise) est très grièvement blessé par un policier (saoul) qui lui a tiré une balle dans le dos (la victime est désormais tétraplégique)
- 11 mars
2008 : un homme est blessé par deux policiers de
- avril
2008 : un malien sans-papier meurt à Joinville-le-Pont alors qu’il était
poursuivi par la police : dans la version officielle, il
s’est « noyé » dans
- mai 2008 : à Grasse, Abdelakim Ajimi meurt étranglé par des policiers
- 23 mai 2008 : Joseph Gerdner, un homme de 27 ans appartenant à la communauté des gens du voyage, est abattu de trois balles par un gendarme alors qu’il tentait – menotté – de s’enfuir
- 29 mai 2008 : trois hommes sont blessés par balle, dont un très grièvement au dos, par deux policiers (ivres) de la police des réseaux ferrés
- fin juin : un homme est abattu par la police à Corbeil-Essonne (il menaçait les policiers avec un faux pistolet)
… Curieux « travailleurs » que ces hommes en armes dont la fonction première est de réprimer la population pauvre – et tout particulièrement sa composante étrangère (ou d’origine étrangère) ! Et nous nous en tenons ici à des faits récents… Pour convaincre nos camarades révolutionnaires que les flics sont résolument de l’autre côté de la barricade, est-il vraiment besoin de rappeler la chasse aux Juifs, aux communistes et à tous les dissidents sous l’Occupation, Charonne, les centaines d’Algériens assassinés par la flicaille le 17 Octobre 1961, Malik Oussekine et les centaines d’autres – victimes non pas des « bavures » [4] de la police, mais de l’existence même de celle-ci?
D’ailleurs,
LO ne s’arrête pas en si bon chemin et demande également au gouvernement de
recruter plus de matons [5] (qu’elle appelle, par euphémisme,
« gardiens » voire « personnel encadrant » !).
A quand des articles dans Lutte Ouvrière demandant des créations
d’emplois dans les paras, dans
Cette position peut sembler absurde à quiconque ne connaît pas le manque de perspectives politiques de LO. Comment peut-on se dire révolutionnaire et défendre la police (qu’elle se trouve à proximité ou dans les prisons) ? La réponse est simple : LO essaie de revaloriser le travail qu’a fait la gauche à l’époque où elle était encore au pouvoir. En effet, c’est elle qui a instauré la police de proximité, ainsi qu’un certain nombre de lois interdisant, par exemple, de se réunir dans les cages d’escaliers… Face à l’offensive de la droite, LO ne trouve rien de mieux à faire que d’essayer de cautionner une gauche responsable autant sinon plus que la droite de la situation critique dans laquelle se trouvent à présent les travailleurs. C’est un signe flagrant que LO n’a jamais eu d’autre perspective que d’être à la gauche de la gauche et que ce n’est pas un parti révolutionnaire : un tel parti ne soutiendrait jamais un parti de « gauche » qui a mené une politique de droite toutes les années qu’il a été au pouvoir. Si les militants de LO avaient lu Trotsky, ils sauraient que « la politique conciliatrice des 'Fronts populaires' voue la classe ouvrière à l'impuissance et fraie la voie au fascisme. [...] Seul le renversement du capitalisme peut ouvrir une issue. »
LO et l’Union Européenne : des prises de positions ambigües
*Le non positionnement de LO par rapport à
l’Union Européenne
LO n’est pas même capable d’avoir un positionnement clair vis-à-vis de la prétendue « construction européenne » (en fait, rien ne se construit si ce n’est une gigantesque dictature bureaucratique, avec même de vagues relents de théocratie). LO n’a pas appelé à voter NON lors du référendum sur le traité de Maastricht en 1992. Ceci est d’autant plus dommage que le OUI ne l’a emporté que de très peu : un appel au vote NON d’Arlette Laguiller aurait peut-être permis au NON d’obtenir les quelques centaines de milliers de voix qui lui manquaient pour l’emporter (et d’infliger par la même occasion un cinglant désaveu à la politique de Mitterrand).
En 2005, LO a, certes, appelé à voter NON au Traité Constitutionnel Européen
(TCE), mais avec des arguments parfaitement opportunistes : pour se
justifier auprès des militants de
L’absence de positionnement clair de LO vis-à-vis de l’Union Européenne transparaissait encore dans un récent article de Lutte de classe, intitulé « Leur Union européenne à l’heure du non de l’Irlande et de la présidence française » [7]. Tout l’article tourne autour du fait que la bourgeoisie n’arrive pas à unifier politiquement l’Europe (en quoi cela concerne le prolétariat ?). A de nombreuses reprises, les difficultés rencontrées par l’UE sont mentionnées, mais nul part il n’est écrit que les exploités ont toutes les raisons de se réjouir du mauvais fonctionnement des très réactionnaires institutions européennes… LO donne même l’impression qu’ils devraient craindre de tels dysfonctionnements! L’auteur de l’article ne prend pas position vis-à-vis du référendum irlandais : il n’exprime absolument pas sa satisfaction suite à la victoire du NON, et se garde bien de constater qu’un vote de classe s’est exprimé [8]. Quant à l’euro, il est présenté sans grandes nuances comme une « avancée » (ah bon ???). L’auteur de cet article semble en fait parler comme un « conseiller du prince » :
- il déplore que le maintien de la règle de l’unanimité « menace de bloquer tout le système [européen]» (en quoi serait-il grave que les institutions européennes soient bloquées ?)
- il déplore également que les Etats membres refusent de consacrer une part plus importante de leur PIB au financement de l’UE malgré le fait que « leurs trusts auraient finalement été parmi les principaux bénéficiaires d’un accroissement du budget européen » (pauvres bourgeoisies qui agissent contre leurs propres intérêts ! Doit-on les plaindre ?)
-
il s’inquiète de savoir comment Sarkozy procédera pour modifier
-
il affirme que « cela fait plus d’un demi-siècle que, d’avancées en
reculs, ladite ‘construction européenne’ piétine sans que personne ne
sache vers quoi elle se dirige, et si même elle a une direction »… une
manière comme une autre de ne pas dire que les artisans de l’UE – les membres
nommés de
- il estime que « la bourgeoisie, même quand ses intérêts le nécessiteraient, est congénitalement incapable [de se situer dans une perspective mondiale] ». Tant de prévenance envers la bourgeoisie, c’en est presque touchant !
…Le moins qu’on puisse dire est que cet article n’a rien de
révolutionnaire : à aucune reprise il ne se place ouvertement du point de
vue des exploités (les mots « ouvrier », « classe
ouvrière », « prolétariat », « socialisme »,
« communisme » ne figurent pas une seule fois dans l’article !)
ni ne leur offre une perspective politique (par exemple : le combat contre
les institutions de l’UE et de
En réalité, LO (comme
- Jean Monnet (1888-1979) : français, a été
un des créateurs de
- Konrad Adenauer (1876-1967) : de
droite, nommé (!) maire de Cologne par l’administration militaire américaine au
sortir de
- Walter Hallstein (1901-1982) :
Allemand, officier de l’armée hitlérienne durant
- Alcide de Gasperi (1881-1954) : Autrichien
d’origine italienne, il a été le directeur du journal Voix catholique ;
devenu Italien suite aux changements de frontières consécutifs à
- Robert Schuman (1886-1963) :
Luxembourgeois/Français, lorsque l’Alsace-Lorraine revient à
- Paul-Henri Spaak (1899-1972) : belge,
social-démocrate, président de l’Assemblée générale des Nations-Unies dès
1946, président de l’assemblée parlementaire de
… A toutes fins utiles, voici
ce que Sarkozy déclarait au sujet de l’Europe à l’occasion du conseil
national de l’UMP, le 5 juillet dernier: «
Si la « majo » de LO semble peu hostile à l’UE,
Plus explicite encore, cet autre extrait de Convergences révolutionnaires
: « Dire Non à Chirac, Raffarin et toute leur bande est vraiment la
seule raison qui pourrait faire changer une opinion qui aujourd’hui, selon les
sondages, soit serait plutôt pour le Oui (parce qu’à juste raison ses
sentiments la portent à être favorable à l’Europe, objet officiel de ce
référendum), soit surtout se contre-fiche du référendum en écrasante majorité. Point
besoin d’ailleurs des sondages, il suffit d’interroger ses collègues de travail
ou ses voisins sur ce qu’ils pensent du référendum. Du quoi… ? » [11] L’ « opinion » (concept aclassiste) aurait
donc raison d’être favorable à l’Europe ! Une telle assertion aurait
mérité d’être étayée par des arguments. Le reste de l’analyse est du même
niveau : la seule raison valable de voter non serait, selon l’article, le
rejet du gouvernement Chirac-Raffarin… Donc le contenu réactionnaire du traité
constitutionnel européen ne serait pas, en lui-même, une raison suffisante pour
voter NON ? La victoire du OUI qui est prédite… a en fait été une victoire
du NON par plus de 54% des suffrages exprimés et près de 3 millions de voix
d’avance sur le OUI. Enfin, il faut vraiment que
Last but not least, dans sa tribune dans le Lutte de classe
précédant le référendum sur le Traité Constitutionnel Européen,
*Un peu d’analyse politique : le vrai but de l’Union Européenne
Pour ceux qui ne s’en
souviendraient pas, l’Union Européenne (et toutes ses étapes intermédiaires,
comme
Cette entreprise a pris de l’ampleur à la fin de la 2ème boucherie mondiale, lorsque que les dirigeants des États-Unis ont décidé de créer un marché européen, pour exporter leurs capitaux, et éviter le renforcement du bloc soviétique. C’est ainsi qu’ils ont lancé le plan Marshall.
L’UE est un outil redoutable pour étendre le fonctionnement capitaliste : en effet les décisions sont prises par les représentants des bourgeoisies des différents Etats membres qui, lorsque la population se plaint, peuvent répondre. « Ce n’est pas de notre faute ! C’est la faute à l’UE ! »
C’est ainsi que les mesures de
libéralisation se sont multipliées au fur et à mesure que cet outil s’est
renforcé : contre-réforme des retraites (une des conditions pour que
Le but d’un parti qui défend la classe ouvrière est bel et bien de détruire l’Union Européenne en tant qu'outil du capitalisme, au même titre que le FMI, l’OMC, l’OTAN, etcétéra... mais aussi de bien se démarquer des nationalistes en proposant une union des peuples d’Europe qui reposerait sur une économie socialiste, tels les « Etats Socialistes d’Europe » proposés par Trotsky. Ce serait une première étape vers le développement d’une économie mondialisée aux services du prolétariat et non pas tournée contre lui.
Un sujet tabou : la prise du pouvoir par le prolétariat
La question du pouvoir est taboue à LO. Il peut paraître paradoxal que la prise de pouvoir soit un sujet qui n’a pas droit de cité au sein d’une organisation censée être d’extrême-gauche. Mais puisque les militants de LO sont démoralisés et ne croient pas en la possibilité d’une révolution prolétarienne, ils ont toutes les chances de recruter des personnes qui sont dans le même état d’esprit qu’eux. Et comme l’organisation fonctionne en vase clos, ses membres finissent par considérer que leur résignation est partagée par l’ensemble des salariés (ce qui n’est heureusement pas le cas).
Dans les éditos du journal Lutte Ouvrière, Arlette Laguiller mentionne souvent la nécessité d’un nouveau « Mai 68 » ou « Juin 1936 ». Ces références sont pour le moins étonnantes puisque Mai 68 et Juin 1936 sont deux grandes grèves ouvrières dont la bourgeoisie est sortie saine et sauve (hélas !) grâce au soutien des bureaucraties syndicales, des « socialistes » et des staliniens. Quitte à présenter aux exploités un « modèle » d’irruption des masses dans la sphère politique (ce qui, en soi, est une bonne idée), pourquoi ne pas avoir choisi Octobre 1917 – dont on ne trouve guère de trace dans les éditos d’Arlette Laguiller ? Sans doute parce que cette référence à un des rares cas de où le prolétariat a pris le pouvoir ne « collerait » pas avec la ligne politique défendue par l’organisation : demander aux travailleurs de faire pression sur la bourgeoisie pour que celle-ci « participe à l’effort nécessaire pour rétablir les inégalités les plus criantes » [13]… mais ne pas faire ouvertement référence à l’objectif de l’abolition du salariat... donc du patronat ! Notons-le d’ailleurs: il est absurde de croire qu’il est possible de mettre en danger le capitalisme en se cantonnant à des revendications salariales, puisque le patronat n’accordera de toute façon aux salariés que l’augmentation nécessaire aux syndicats pour démontrer qu’ils servent encore à quelque chose… et que les syndicats n’exigeront du patronat que des sommes qui ne mettent pas en danger le système économique basé sur la propriété privée des moyens de production (dont ils sont les profiteurs en second).
Lorsqu’on
évoque avec un militant de
Certes, nous en convenons volontiers, à l’heure actuelle, tous les salariés, tant s’en faut, ne considèrent pas la révolution prolétarienne mondiale comme LA solution à leurs problèmes… et c’est le contraire qui serait surprenant, puisque les militants d’extrême-gauche ne leur en parlent jamais ! Mais de là à considérer qu’ils sont inaptes à comprendre le lien entre la survie du système capitaliste (qui a épuisé toutes ses ressources) et la baisse de leur pouvoir d’achat, le chômage, la précarité, les délocalisations, etc., il y a un fossé !
Il est vrai que les militants doivent savoir adapter leur discours au degré de conscience des personnes avec qui ils discutent (en évitant toutefois de sombrer dans l’opportunisme) et qu’avec certaines d’entre elles, il serait contre-productif de parler de prime abord de prise du pouvoir, de violence révolutionnaire ou de dictature du prolétariat. Mais est-il vraiment impossible d’expliquer au plus grand nombre pourquoi nous autres communistes révolutionnaires voulons en finir avec la propriété privée des moyens de production ? Pour faire simple, il faut rappeler que le capitalisme est un système fondamentalement illégitime puisqu’il repose sur le principe inégalitaire d’une division hiérarchique entre ceux et celles qui dirigent la production (les patrons, les exploiteurs) et ceux et celles qui produisent les biens (les salariés, les exploités). De plus, dans le cadre de ce système économique, les investisseurs et les propriétaires gèrent seuls la production et les profits, alors que les travailleurs leur sont subordonnés et doivent se soumettre à leur décision ou démissionner pour se trouver un nouvel emploi où ils seront à nouveau soumis à la volonté de supérieurs hiérarchiques. Enfin, le capitalisme repose sur les principes de la propriété privée des moyens de production et de la recherche du profit au détriment des besoins essentiels de milliards d’individus.
Sur son site « Lutte de classes » (http://www.luttedeclasse.org/), Jean-Claude Tardieu proposait récemment une manière simple de faire comprendre aux salariés que le capitalisme était leur véritable ennemi :
- partir d’une revendication économique ou sociale (par exemple la lutte contre les suppressions de postes dans l’Éducation nationale, contre les franchises médicales, contre la fermeture des hôpitaux…)
- expliquer le lien qui existe entre cette revendication et l’attaque correspondante du gouvernement qui est rendue nécessaire par le développement du capitalisme (et rappeler en des termes simples que les patrons et les actionnaires sont des parasites : ils ont besoin de nous tandis que nous n’avons pas besoin d’eux)
- montrer
comment cette attaque du gouvernement s’organise sur le plan politique, au
niveau des institutions (c’est l’occasion de désigner comme cibles
le Président de
- pour finir, souligner le fait que le capitalisme, le gouvernement et les institutions sont des obstacles à la satisfaction de ladite revendication économique ou sociale, qu’il faudra donc que les travailleurs les renversent et prennent les choses en main (pour reprendre les mots de Trotsky dans le Programme de transition : « chaque revendication sérieuse du prolétariat et même chaque revendication progressive de la petite bourgeoisie conduisent inévitablement au-delà des limites de la propriété capitaliste et de l'État bourgeois.(…) les vieilles revendications partielles "minimum" des masses se heurtent aux tendances destructives et dégradantes du capitalisme décadent - et cela se produit à chaque pas »).
… Il ne s’agit pas d’une « recette miracle ». Et, aussi simple que cette argumentation puisse paraître, elle ne parviendra pas à convaincre tous les travailleurs… Mais, à tout prendre, n’est-elle pas largement préférable aux arguties de LO sur les thèmes « réglementons les délocalisations » ou « rétablissons, un peu, l’équilibre entre la classe capitaliste et les travailleurs » (Ibid.) ? En effet, de tels mots d’ordres ne peuvent que renforcer les illusions réformistes des exploités, en leur suggérant qu’un retour au capitalisme « régulé » de l’après-guerre est possible et souhaitable – alors qu’il n’est ni l’un ni l’autre.
Même du point de vue qui intéresse le plus l’organisation – le point de vue électoral – ces arguties s’avèrent désastreuses . Car il est indéniable que LO a fait, lors des présidentielles de 2007, une campagne nettement plus à droite que celle de 2002. LO a d'ailleurs avoué, au sujet de son programme, qu'il « n’a rien de révolutionnaire en ce sens qu’il ne prévoit ni l’expropriation du capital, ni la transformation de la propriété privée de l’ensemble des grandes entreprises en propriété collective, en propriété d’Etat. […] Il ne s’agit même pas d’un partage des richesses » (cf. le supplément au numéro 2018 du journal Lutte Ouvrière) … Et il est tout aussi indéniable qu'Arlette Laguiller a divisé par 4 le nombre de voix obtenues en 2007 par rapport à la résidentielle précédente!
Les contradictions dans le recrutement
*Un parti de travailleurs ou d’étudiants et de lycéens ?
Le problème c’est que le mode de recrutement de
l’organisation ne convient qu’aux lycéens, aux étudiants et aux travailleurs au
chômage : donc à des personnes peu actives. Les personnes ayant moins
d’heures de travail à faire, ayant un salaire correct (professeurs
agrégés ou ingénieurs par exemple, profs) et ayant des loisirs sont les plus à
même de militer à LO/
En effet les topos, les discussions, les stages de lectures et l’énorme quantité de livres qu’il faut lire, sans compter les diverses réunions organisées à la fac, font que la frange la plus exploitée du prolétariat ne peut que difficilement participer aux activités car elles nécessitent du temps qu’elle n’a pas.
La première contradiction réside donc dans le fait que cette organisation est censée s’adresser avant tout aux travailleurs, mais que seuls les étudiants et les lycéens ont une chance de pouvoir se former selon ses principes.
La deuxième contradiction tient au discours que
*Le
suivisme de LO et
Pendant la première AG de
· En
agissant ainsi,
·Ils ont une fois de plus sous-estimé les gens à qui ils devaient s’adresser, en méprisant leur décision sous prétexte qu’elle n’était pas assez « réaliste ».
· Ils
se sont fixé une limite politique énorme, parce que politiquement il était bien
sûr plus intéressant de demander le retrait du processus de Bologne que le
retrait de
· Rappelons
qu'officiellement LO et
...Il se
trouve qu’en fin de compte
Mais cette attitude correspond au manque de discours
politique de l’organisation en de pareilles circonstances. Leur seul but en
participant à un mouvement étudiant, c’est de pouvoir se faire des
« contacts », le reste ne les intéresse pas, au fond, puis qu’ils
semblent penser que seule la révolution (qu'ils ne font rien pour préparer)
réglera tous les problèmes. Ces pratiques s’apparentent à du
PARASITISME : les militants de
Un camarade déclarait que
Bien que
L’absence de démocratie au sein de l’organisation
* Le but de la clandestinité (1): protéger les militants ou justifier le manque de démocratie dans l’organisation ?
Le parti bolchévique était un parti clandestin et, après la révolution de 1905,
il ne restait plus en Russie que 65 bolchéviks tant la répression avait été
dure. A l’époque, la clandestinité se justifiait. 102 ans plus tard,
Pourtant LO n’est pas un parti interdit, il se présente à toutes les élections
possibles. Bien entendu, il ne faut pas être naïf, la répression existe bel et
bien – et de plus en plus – dans cette « société démocratique » mais,
dans les faits, ce ne sont pas forcément les militants de LO qui sont les plus
pourchassés par le Système. En ce moment même, il y a une vague de répression
contre les personnes et organismes soutenant les personnes sans-papiers ou
dénonçant le système carcéral. Pendant
L’Etat bourgeois réprime prioritairement ce qui le menace, or
LO et
En premier lieu, c’est à l’organisation que profite ce manque de transparence dans le fonctionnement. En maintenant ses membres dans une atmosphère de suspicion, de peur vis à vis de l’extérieur, elle force la confiance des militants : chaque militant doit avoir une confiance aveugle en l’organisation, et en ses membres « intégrés ». Dans ces conditions, toute question visant à mieux comprendre le fonctionnement de l’organisation reçoit cette réponse : « on ne peut pas répondre, il y va de la sécurité de l’organisation, ou de ta sécurité ». Certains militants découvrent les décisions prises par l’organisation dans la presse d’autres groupes trotskystes et trouvent cela tout à fait normal au nom de la sacro sainte clandestinité.
De même, quand un militant s’en va, les autres expliquent aux sympathisants qu’il s’est « éloigné » temporairement. Pourquoi ne pas dire clairement que ce militant a quitté l’organisation ? Par crainte d’être questionnés sur les raisons politiques de ce départ ?
Un tel mode de fonctionnement sans démocratie ni
transparence permet à
* Le but de la clandestinité (2): protéger les militants ou couvrir l’absence de politique de l’organisation ?
Le vrai problème de la clandestinité est selon nous politique : comment cacher ce qu’on ne fait pas ? En disant qu’on ne peut pas parler de ce qu’on fait, ainsi les apparences sont sauves et ce que ne fait pas l’organisation n’apparaît pas. En cette période, le principal but de l’organisation est de prendre éventuellement la tête de la révolution quand il y en aura une. Donc en attendant il faut surtout conserver l’organisation telle que Lénine l’avait rêvée. Par contre il ne faut pas risquer de se faire dépasser sur sa gauche par une bande de gauchistes qui viendrait mettre en question le fonctionnement de l’organisation.
Le sympathisant actif se fait très vite expliquer que, même s'il travaille autant qu’il le peut pour l’organisation (faire des campagnes, vendre des journaux…), cela ne lui permettra en aucun cas d’avoir un quelconque pouvoir de décision concernant l’orientation politique de celle-ci, tant qu’il ne sera pas intégré, ce qui – voir ci-dessous – n’est guère facile. Ainsi l’organisation se divise en trois cercles : les sympathisants, les sympathisants actifs, et les intégrés (les seuls à avoir un pouvoir de décision).
Dans son programme de transition, Trotsky expliquait qu’il
fallait éduquer les masses. Or ce que font LO et sa Fraction, c’est de créer
une armée entièrement soumise aux ordres de sa hiérarchie. Le contrôle de la
direction par la base est donc impossible et la démocratie à l’intérieur de
l’organisation aussi. Comment peut-on être crédible lorsqu’on défend les
valeurs de la démocratie alors qu’on ne la pratique pas dans son propre
groupe ? C’est difficile, d’où les errements politiques de LO qui ne sont
jamais remis en cause par ses militants – et le sont de manière plus que
mesurée par ceux de
L’élitisme militant
Nous référant tout simplement à la définition du
dictionnaire, voici ce que nous considérons comme un militant : est
militant tout membre actif de l’organisation. Or l’organisation est
composée en grande partie de membres actifs, ne serait-ce que par le soin
qu’ils prennent à s’informer toute les semaines pendant les différents
topos/vidéos. Mais à LO/
·Acheter la presse de LO et de
· Payer les cotisations (ce qui, après tout, est normal)
·Avoir des « contacts » (personnes avec qui on discute régulièrement de politique)
·Avoir lu la liste de livres (une centaine environ)
·Etre prêt à faire tout ce que l’organisation exigera
·Mais aussi prendre des initiatives pour faire avancer l’organisation (principalement amener beaucoup de monde à l’organisation)
·S’engager à faire passer le militantisme à LO avant tout dans sa vie, et pour toute sa vie, normalement (après si on part, tant pis).
…Sans compter bien sûr le fait que l’intégration se fait par cooptation des membres déjà intégrés, donc il est possible de remplir tous ces critères sans être pour autant accepté.
Remplir tous ces critères est
assez difficile, le but étant de ne pas prendre « n’importe qui », de
créer une armée pseudo-bolchévique d’élite. Comment, étant donné cet
élitisme, espérer que cette organisation sera un jour un parti de masse ?
De plus, si l’on considère que la démocratie passe par le contrôle de la
direction par la base, il est clair que l’organisation n’est pas démocratique.
L’organisation se justifie en se réclamant du centralisme démocratique. Cette
justification est malvenue puisque, de l’aveu même d’un camarade, il n’existe
pas de cadre démocratique à
*L’appropriation des « contacts » par l’organisation
Pour rentrer dans
l’organisation il faut « recruter » (c’est bien le terme qui est
utilisé) d’autres personnes (qui restent, de préférence) appelées des
« contacts ». Pour ce faire, on discute le plus possible avec des
« jeunes » (comme le disait un « copain » de
Le contact doit tout dire à son « parrain », qui le répètera au besoin au cercle pour anticiper toute « déviance ». Tout manquement à l’ordre est immédiatement relevé, et sanctionné en cas de récidive.
En guise de conclusion : pour lutter contre la dénaturation honteuse des écrits de Trotsky, quelques extraits du Programme de Transition
« La situation politique mondiale dans son ensemble se caractérise avant tout par la crise historique de la direction du prolétariat. »
« Les prémisses objectives de la révolution prolétarienne ne sont pas seulement mûres ; elles ont même commencé à pourrir. Sans révolution socialiste, et cela dans la prochaine période historique, la civilisation humaine tout entière est menacée d'être emportée dans une catastrophe. Tout dépend du prolétariat, c'est-à-dire au premier chef de son avant-garde révolutionnaire. La crise historique de l'humanité se réduit à la crise de la direction révolutionnaire. »
« Le principal obstacle dans la voie de la transformation de la situation pré-révolutionnaire en situation révolutionnaire, c'est le caractère opportuniste de la direction du prolétariat, sa couardise petite-bourgeoise devant la grande bourgeoisie, les liens traîtres qu'elle maintient avec celle-ci, même dans son agonie. »
« L'Internationale communiste est entrée dans la
voie de la social-démocratie à l'époque du capitalisme pourrissant, alors qu'il
ne peut plus être question de réformes sociales systématiques ni de l'élévation
du niveau de vie des masses; alors que la bourgeoisie reprend chaque fois de la
main droite le double de ce qu'elle a donné de la main gauche (impôts, droits
de douane, inflation, "déflation", vie chère, chômage, réglementation
policière des grèves, etc.); alors que chaque
revendication sérieuse du prolétariat et même chaque revendication progressive
de la petite bourgeoisie conduisent inévitablement au-delà des limites de la
propriété capitaliste et de l'État bourgeois.(…) les vieilles
revendications partielles "minimum" des masses se heurtent aux
tendances destructives et dégradantes du capitalisme décadent - et cela se
produit à chaque pas -,
«
« S'il est criminel de tourner le dos aux organisations de masse pour se contenter de fictions sectaires, il n'est pas moins criminel de tolérer passivement la subordination du mouvement révolutionnaire des masses au contrôle de cliques bureaucratiques ouvertement réactionnaires ou conservatrices masquées ("progressistes"). »
« Ainsi, aux prêches geignards de messieurs les démocrates sur la dictature des "60 familles" aux États-Unis ou des "200 familles" en France, nous opposons la revendication de l'expropriation de ces 60 ou 200 féodaux capitalistes.
Exactement de même, nous revendiquons l'expropriation des compagnies monopolistes de l'industrie de guerre, des chemins de fer, des plus importantes sources de matières premières, etc.
La différence
entre ces revendications et le mot d'ordre réformiste bien vague de
"nationalisation" consiste en ce que :
1) Nous repoussons le rachat;
2) Nous prévenons les masses contre les charlatans du front populaire qui,
proposant la nationalisation en paroles, restent en fait les agents du capital;
3) Nous appelons les masses à ne compter que sur leur
propre force révolutionnaire. »
«… l’étatisation des banques ne donnera ces résultats favorables que si le pouvoir d'État lui-même passe entièrement des mains des exploiteurs aux mains des travailleurs.»
« Engels définissait l'État comme des "détachements de gens armés". L'ARMEMENT DU PROLÉTARIAT est un élément constituant indispensable de sa lutte émancipatrice. »
«Au mot d'ordre des réformistes : impôt sur les
bénéfices de guerre, nous opposons les mots d'ordre : CONFISCATION DES BÉNÉFICES DE GUERRE et EXPROPRIATION DES
ENTREPRISES TRAVAILLANT POUR
- Pas un homme, pas un sou pour le
gouvernement bourgeois !
- Pas de programme d'armements, mais un programme de travaux d'utilité publique
!
- Indépendance complète des organisations ouvrières à l'égard du contrôle
militaire et policier ! »
« L'accusation
capitale que
« Les
sections de
«
Regarder la réalité
en face; ne pas chercher la ligne de moindre résistance; appeler les choses par leur nom; dire la vérité aux masses,
quelque amère qu'elle soit; ne pas craindre les obstacles; être
rigoureux dans les petites choses comme dans les grandes; oser, quand vient
l'heure de l'action : telles sont les règles de
« Incapables de trouver accès aux masses, (les sectaires) les accusent volontiers d'être incapable de s'élever jusqu'aux idées révolutionnaires. (…) Dans la politique pratique, les sectaires s'unissent à chaque pas aux opportunistes, surtout aux centristes, pour lutter contre le marxisme. »
[1] Notons que cette formule « sans illusion mais sans réserve » a aussi été utilisée pour justifier le soutien de LO au P « S » lors du 2ème tour des présidentielles de 2007.
[2] « Par contre, dans les cas où il y aurait un duel entre un candidat du Front National et un candidat ou du Parti Communiste ou du Parti Socialiste, il ne faut pas laisser le candidat du Front National l’emporter » (journal Lutte Ouvrière, 30 mai 1997).
[3] Cf. Le Programme de transition.
[4] C’est par cet euphémisme que l’on préfère qualifier ce qui, concernant n’importe quel citoyen, serait qualifié d' « homicide ».
[5] Voir Lutte Ouvrière numéro 2087.
[6] Voir, dans le numéro 2059 du 18 janvier
[7] L’article est disponible en ligne : http://www.union-communiste.org/?FR-archp-show-2008-1-992-4634-x.html
[8] Un fait pourtant tellement évident que même Associated Press le mentionnait dans ses dépêches : « Les résultats du référendum irlandais montraient un clivage net entre des électeurs les moins aisés qui ont massivement rejeté le mini-traité, et les plus favorisés qui l'ont massivement approuvé. Les zones rurales et ouvrières ont quasiment toutes rejeté le traité de Lisbonne, alors que le 'oui' a obtenu ses meilleurs résultats dans les quartiers les plus favorisés de Dublin. Dans la banlieue sud de la capitale, un secteur plutôt aisé, le "oui" a obtenu 63%. »
[9] Source : http://www.convergencesrevolutionnaires.org/spip.php?article1121
[10] Cf. le texte de la constitution européenne, page 170.
[11] Source : http://www.convergencesrevolutionnaires.org/spip.php?article1089
[12] Source : tribune de
[13] Expression employée par LO dans le supplément au
numéro 2018 de son journal.