Révolution ou sarkozysme
« Connaître l’ennemi, connaître ses
ressources, ses forces et ses faiblesses, c’est ce que requiert toute lutte.
C’est la condition primordiale, la seule, qui nous permette d’éviter le découragement,
lorsque nous mesurons les forces de l’ennemi, et toute illusion, lorsque nous
avons remporté un succès partiel.»
Anton Pannekoek, Les Conseils
Ouvriers
A maintenant
dix mois du premier tour des élections présidentielles [1], un homme politique fait figure de favori: Nicolas Sarkozy de
Nagy-Bocsa - plus couramment appelé Nicolas Sarkozy. De fait, l’actuel ministre
de l’Intérieur bénéficie d’un soutien qui semble à même de lui rendre la
victoire plus aisée au printemps 2007 : celui de la quasi-totalité des
medias bourgeois. Analysons donc en détail la politique de Sarkozy, ainsi que
ses projets.
La méthode Sarkozy : diviser pour mieux exploiter
Pour exposer succinctement ce qui motive la politique de Sarkozy, nous pourrions affirmer, en paraphrasant Marx, que le ministre de l’Intérieur cherche à décomposer le monde des hommes en un monde d’individus atomistiques, hostiles les uns aux autres [2].
Sarkozy a effectivement beaucoup œuvré, ces dernières années, à la propagation du fléau communautariste [3]. Et l’on ferait erreur en interprétant l’action de Sarkozy en ce domaine comme le résultat d’un caprice de tyran : il faut plutôt y voir une nécessité pour la classe sociale dont il est le représentant - la bourgeoisie. Cette dernière a parfaitement compris que les exploités ne constituent pas un sérieux danger pour elle lorsqu’ils s’opposent les uns aux autres pour des raisons ayant trait à leur nationalité, leur ethnie, leur religion (réelle ou supposée), et cætera. En défenseur zélé des intérêts de la bourgeoisie, Sarkozy s’attache donc à accroître coûte que coûte les communautarismes.
Dans cette optique, Sarkozy fait en sorte qu’on assiste, en France, à un retour des délires religieux [4]. Ce retour en force des religions/sectes en tous genres était, hélas, une réalité avant même que Sarkozy ne devienne ministre de l’Intérieur, mais Sarkozy a tout fait pour amplifier le phénomène. D’ailleurs, il ne s’en cache guère : il a, par exemple, affirmé, le 19 septembre 2005, être « le ministre de l’Intérieur qui s’est le plus senti ministre des Cultes ».
On en apprend plus sur le positionnement pro sectes de Sarkozy à la lecture d’un entretien sur ce thème qu’il a donné en 2004 [5]. Il s’agit pour Sarkozy de s’en prendre à ce qu’il reste de laïcité en France. Il affirme avoir « toujours cru dans la nécessité du CFCM [6] et de la présence de l’UOIF [7] au sein de cette instance ». Sarkozy révèle également ses intentions lorsqu’il déclare que « maintenant que les lieux de cultes officiels et publics sont si absents de nos banlieues, on mesure combien cet apport spirituel a pu être un facteur d’apaisement » [8]. En vérité, Sarkozy feint de l’ignorer mais, des années 1920 aux années 1980, le véritable « facteur d’apaisement » des banlieues françaises n’a pas été la religion, mais le PCF (et il l’est encore localement aujourd’hui, là où il détient des municipalités). Ce rappel historique effectué, revenons à la signification politique de la déclaration de Sarkozy : celui-ci veut s’assurer, en ancrant solidement la religion dans les quartiers populaires, à coup de subventions et autre, que les exploités n’auront pas la velléité de ne pas se conduire en esclaves. En somme, Sarkozy, agissant au nom de la bourgeoisie française, tient à ce que les habitants des quartiers populaires ne soient rien d’autre que de la chair à patron bien obéissante - et un moyen simple d’y parvenir est de faire jouer à l’islam le rôle dévolu durant plus d’un demi-siècle au stalinisme. Malheureusement, le pari est loin d’être insensé, surtout si l’on a à l’esprit ce fait qu’en arabe « islam » signifie « soumission », « résignation »…
Le sionisme - qui a amplement contribué à l’expansion du fascisme vert (celui-ci étant perçu, partiellement à tort, comme une idéologie de résistance à Israël) – bénéficie également des bonnes grâces de Nicolas Sarkozy [9]. Sous couvert d’ « engagement aux côtés de la nation juive » [10], le ministre de l’Intérieur ne manque effectivement aucune occasion d’afficher son soutien au sionisme : discours prononcé, à Washington, devant des membres de l’American Jewish Committee (avril 2004) [11], visite en Israël (décembre 2004), rencontre avec deux responsables de la police israélienne venus lui donner des conseils en matière de répression (décembre 2005 – assurément, dans ce domaine, personne ne doute des compétences desdits responsables), courbettes devant le président du CRIF (Conseil Représentatif des Institutions juives de France) Roger Cukierman [12] , refus de mettre fin aux agissements du Betar et de la mal nommée « Ligue de Défense Juive » [13], et cætera. Au demeurant, les raisons de l’admiration de Sarkozy pour l’Etat sioniste sont limpides : Israël est un pays gangrené par la religion et le communautarisme [14] ; en outre, il est extrêmement inégalitaire.
Soutien au
fascisme vert, au sionisme… ce ne sont là que deux exemples. Sarkozy est
également plein de bonne volonté envers le catholicisme [15], la scientologie [16] et
bien d’autres sectes. Dans son entreprise de balkanisation de
Le credo
sarkozyste : maintenir
S’il est élu,
Sarkozy tentera de laver promptement l’affront qu’ont fait subir les classes
populaires françaises à la dictature européiste, lors du referendum de mai 2005
ayant trait au TCE. Rappelons-nous qu’alors, malgré une prodigieuse propagande
en faveur du oui – propagande que l’on aurait, à la rigueur, pu imaginer en
Union Soviétique vers la fin des années 30, mais pas dans
Certes, le président de l’UMP s’est relativement peu impliqué dans la campagne en faveur du TCE, mais cela s’explique par des rivalités internes à son parti [23], et non pas par un quelconque manque d’enthousiasme de Sarkozy à l’idée de servir sans réserve la dictature européiste. Déjà, en 1992 - soit à un moment « où une majorité d’électeurs et de militants gaullistes étaient pour le non », précise-t-il [24] - Sarkozy était favorable au oui lors du referendum sur le traité de Maastricht. Ce qu’il faut dire, et ce que l’actuel ministre de l’Intérieur et ancien député européen nous explique, c’est qu’un parlementaire qui passe deux jours à Strasbourg empochera 450 euros au titre de remboursement de frais de présence dans la capitale alsacienne [25]. L’européisme, vu sous cet angle, a de quoi être attractif…
Le
29 Mai est une date importante dans la résistance des peuples à la dictature
européiste car, pour la première fois, l’opposition (les bureaucrates
européistes préfèreraient sans doute dire : les archaïsmes, les conservatismes
ou, pourquoi pas, les viscosités)
vient d’une grande puissance. Lorsqu’il s’agissait des Danois ou des Irlandais,
les européistes pouvaient passer outre : après tout, c’est bien connu, ces
hordes antédiluviennes nations-là sont bien trop primitives ont
une tradition européenne insuffisante pour comprendre les véritables enjeux
liés aux traités qu’on leur ordonne propose de ratifier. Mais, du fait du rejet français, la dictature européiste est actuellement
dans une impasse. Pourtant, ce n’est pas parce qu’elle a été désavouée dans les
urnes qu’elle envisage d’arrêter ses méfaits - et ce que souhaite précisément
Sarkozy, c’est de lui permettre de les continuer, de les accroître.
En
cas de victoire de Sarkozy en 2007, plusieurs scénarios s’offrent à lui pour
faire retrouver son « rythme de croisière » à la machine à détruire
les nations, les conquêtes sociales et la laïcité qu’est l’Union Européenne.
Cet européiste forcené nous fera peut-être revoter sur le même texte (scénario
peu probable, car la probabilité d’un second vote négatif est forte). Il peut
également, après avoir obtenu quelques dérisoires modifications (qui ne
changeraient rien à la nature intrinsèquement réactionnaire du texte), le
soumettre à referendum, en prenant soin de présenter le nouveau texte comme
très différent du premier. Vu son mépris pour le peuple, Sarkozy optera sans
doute pour une ratification du TCE par le Parlement, où l’on peut compter sur
les prétendus représentants de
Pour
s’assurer de la docilité des exploités, Sarkozy est prêt à tout :
favoriser l’implantation des religions/sectes dans les quartiers populaires,
organiser la balkanisation de
Nicolas Sarkozy, la première racaille de France
Les racailles jouent habituellement le même rôle que les flics, sans en avoir la tenue. C’est en cela qu’elles disposent d’une grande liberté d’action : officiellement, elles ne travaillent pas pour l’Etat. Comme le remarque Noam Chomsky, « tout gouvernement a besoin d’effrayer sa population » [26]. On comprend donc l’intérêt qu’ont les partis qui se succèdent au pouvoir à soutenir, plus ou moins discrètement, les racailles. Ainsi, lorsque des racailles ont tenté de briser par la violence les mouvements sociaux contre la loi Fillon ou contre la loi dite « pour l’égalité des chances », à peu près aucune d’entre elles n’a été arrêtée [27]. Dans le meilleurs des cas, les flics restaient impassibles ; la plupart du temps, ils arrêtaient, parfois au hasard, des manifestants [28]. Quand flics et racailles se répartissent les tâches répressives, Sarkozy, lui, supervise les opérations.
Malgré ses
incessantes vantardises quant aux résultats qu’il aurait obtenus en matière de
sécurité [29], Sarkozy a bien du mal à cacher les
nombreuses preuves de son alliance et de sa solidarité profondes avec les
racailles. Le ministre de l’Intérieur veut faire passer les quelques
divergences – locales et purement spectaculaires – qu’il a avec les
racailles comme la preuve qu’il est le pire ennemi de celles-ci. Pourtant, les
racailles peuvent compter sur Sarkozy pour les prévenir à l’avance des
interventions policières, comme ce fut le cas en juin 2005 à
L’épisode des « émeutes » d’octobre-novembre 2005 prouve que le ministre de l’Intérieur n’a en rien mis fin au phénomène couramment désigné par le vocable d’ « insécurité ». Là où les caciques du PS affirment que Sarkozy a échoué dans sa mission (à savoir, en finir avec l’insécurité), les esprits lucides comprendront que le ministre de l’Intérieur ne souhaite en aucun cas faire disparaître l’insécurité. Ce sont, en effet, les classes populaires qui en sont les principales victimes, et non pas la bourgeoisie dont est issu Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa. Et le président de l’UMP fait le calcul que, par dépit ou protestation, une partie de ces classes populaires victimes de l’insécurité se tournera vers des candidats réactionnaires aux prochaines élections [30]…, vers lui, par exemple. De surcroît, dans l’hypothèse (assurément surréaliste) où l’insécurité aurait disparu avant 2007, la campagne électorale devrait se faire sur un autre thème ; bref, Sarkozy n’aurait aucune chance de l’emporter.
Du point de vue
bourgeois de Nicolas Sarkozy, les « émeutes » d’octobre-novembre 2005
ont été une excellente chose : elles ont servi de prétexte au vote
de la très réactionnaire LEC ainsi qu’à l’instauration de l’état d’urgence.
Ces évènements ont, de plus, mis en
lumière la faillite quasi-complète de la « gauche », frayant ainsi la
voie au ministre de l’Intérieur. Il n’y a pas eu la moindre surprise du côté
du Parti Socialiste : se comportant en hommes politiques
« responsables », c’est-à-dire aux ordres de la bourgeoisie, ses
leaders ont profité de l’aubaine que représentaient ces « émeutes »
pour condamner entièrement la violence. Ce genre de condamnation absolue, sans
considérations de classe, a dû beaucoup plaire à la bourgeoisie. A la gauche du
PS,
« Quand
on ne mène pas la guerre au véritable ennemi on le renforce. » C’est
pourquoi, en dépit de leurs différences apparentes, les prises de positions du
PS et celles de
Quant aux « émeutiers » d’octobre-novembre, ils ne constituaient pas un bloc monolithique et agissaient pour des motivations diverses : volonté de se tailler une place de choix dans le Spectacle, envie idiote de faire « mieux » (si l’on peut dire) que le quartier ou la commune voisine, et cætera. Les plus avertis d’entre eux ont peut-être intégré ce fait que, quoiqu’ils fassent, il y aura toujours un sociologue-de-gÔche pour justifier leurs actes. Malheureusement aussi, un certains nombre de ces « émeutiers » ont sincèrement cru que mettre à sac le quartier ou le ghetto dans lequel ils vivent était un moyen de nuire à Sarkozy.
Le rapport qu’a le ministre de l’Intérieur à l’insécurité nous apparaît distinctement si l’on a à l’esprit cette réflexion d’Eric Werner : « On ne développe pas la société de surveillance pour lutter contre l’insécurité, on utilise au contraire l’insécurité comme prétexte pour justifier la société de surveillance. […] la justification de la société de surveillance est la lutte contre l’insécurité, mais c’est son échec même en tant qu’instrument de lutte contre l’insécurité qui fait qu’elle prospère en tant que société de surveillance. La société de surveillance n’est pas folle. Si le ressort même de la société de surveillance est l’insécurité, pourquoi la société de surveillance la combattrait-elle ? Ce que craignent les dirigeants, leur véritable hantise en fait, ce n’est pas l’insécurité, ce sont les réactions éventuelles des personnes face à l’insécurité [31]. »
Jusqu’où ira-t-il ?
La
soif de pouvoir de Sarkozy (« le pouvoir,
c'est quelque chose qui m'a toujours intéressé » affirme-t-il) ne doit pas
masquer le fait qu’il est surtout l’homme politique à qui la bourgeoisie a
confié la responsabilité d’assujettir définitivement
les classes populaires. Sarkozy admet d’ailleurs être investi d’une mission,
lorsqu’il déclare : « Je dois gagner, non parce que je le veux, mais parce
qu’il le faut. » Sarkozy le reconnaît
implicitement, les enjeux sont considérables. Tous les coups sont permis dans
les dix mois qui nous séparent des élections présidentielles (ce que démontre
l’affaire Clearstream). Et le meilleur moyen de ne pas être pris au dépourvu si
Sarkozy sort une de ses bottes secrètes, c’est de l’avoir prévu. La tâche est
difficile, mais la connaissance de l’Histoire et une perception claire de
l’actualité seront à même de nous aiguiller.
La
démocratie bourgeoise n’a jamais été beaucoup plus que le droit de choisir ses
oppresseurs. Mais, depuis quelques années, même cette forme amputée de
démocratie n’est plus tolérée par les maîtres. En 2001, lors des élections
présidentielles aux Etats-Unis, George W. Bush arrivait au pouvoir malgré la victoire
de son rival démocrate Al Gore. En 2002, le peuple irlandais qui avait rejeté
par referendum le traité de Nice fut contraint de voter une seconde fois :
la première fois, il n’avait pas opté pour la seule réponse acceptable. En
2003, l’Espagne interdisait le parti indépendantiste basque Batasuna :
des membres de ce parti, croyant
naïvement à la liberté d’expression, s’étaient crus autorisés à afficher leur
sympathie pour l’ETA. En 2004, l’administration Bush faisait élire
« démocratiquement », c’est-à-dire avec 96,3% des voix, un président
géorgien à sa botte. Toujours en 2004, lors des élections présidentielles
ukrainiennes, un second deuxième tour a du se tenir : les Ukrainiens
avaient eu l’idée saugrenue de ne pas élire le candidat favori de Washington.
En 2005, suite au camouflet infligé à la dictature européiste lors des
referendum en France et aux Pays-Bas, les referendum prévus dans d’autres Etats
membres ont été reportés sine die : le risque d’un vote négatif était trop
important, maintenant que deux peuples avaient montré la voie… Cette même
année, lors des élections fédérales allemandes, les verts, les
sociaux-démocrates du SPD et les staliniens et altermondialistes regroupés dans
le Linkspartei obtiennent plus de 51% des voix… mais, estimant que la droite
est plus compétente pour appliquer le programme suicidaire dicté par la
bourgeoisie, ils laissent le poste de chancelier à la leader de la coalition de
droite, Angela Merkel. Actuellement, Israël, l’Union Européenne et les
Etats-Unis tentent d’asphyxier économiquement le peuple palestinien :
celui-ci a eu le tort de préférer les islamistes du Hamas aux dirigeants
corrompus et collabos du Fatah. Lors des
élections sénatoriales italiennes d’avril dernier, l’ « Union » du
très réactionnaire Romano Prodi a obtenu la majorité des sièges, alors que la
« Maison des Libertés » du non moins réactionnaire Silvio Berlusconi
a obtenu plus de 50,2% des suffrages. Fraude électorale, vote jusqu’à
l’obtention du résultat attendu, règles électorales iniques… sont des procédés
qu’il faut s’attendre à voir de plus en plus souvent utilisés par la
bourgeoisie dans les années à venir. Pour l’instant, en France, Sarkozy se «
contente » de chercher à contrôler les medias. Mais, si le besoin s’en fait
vraiment sentir, il n’y a pas la moindre raison de croire que le ministre de
l’Intérieur reculera devant ce genre de procédés.
Les méfaits passés et actuels de
Sarkozy, la claque que serait son élection pour les classes populaires, ne
doivent en aucun cas servir à redorer le blason du Parti Socialiste et de ses
alliés de la gauche gouvernementale. Ni l’énarque bourgeoise et catholique
Marie-Ségolène Royal ni aucun autre dirigeant du PS ne proposent autre chose
que la stricte obéissance aux injonctions de la dictature européiste. Il est évident que Sarkozy doit être
prioritairement combattu, parce que c’est son programme politique qui sert de
référence aux autres politiciens aspirant à gouverner, parce que c’est
essentiellement lui qui dispose de l’appui des medias bourgeois. Mais il est
illusoire d’espérer échapper au sarkozysme par les urnes, puisque le
sarkozysme, en tant que programme politique, est nécessaire à la bourgeoisie
pour éteindre durablement tout risque de révolte contre le système capitaliste.
N’importe quel bourgeois enragé ne
pouvait devenir Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa, mais une partie de Nicolas
Sarkozy de Nagy-Bocsa est contenue dans chaque bourgeois. Partant de là, le
problème qui se pose est simple : les classes populaires ont des intérêts
fondamentalement divergents de ceux de la bourgeoisie, c’est-à-dire de la
classe sociale à qui profite le capitalisme. Et, n’en déplaise aux
conciliateurs, ce problème est de ceux que ni les bulletins de vote ni aucune
autre méthode non-violente ne sont à même de résoudre : sa seule solution
réside dans la destruction de la machine d’Etat bourgeoise.
[1] Le premier tour devrait se dérouler le 15 ou le 22 avril 2007.
[2] Voir Karl Marx, La question juive.
[3] Voir ce site, qui se veut un observatoire du communautarisme.
[4] Sur et contre la religion, on ne saurait trop conseiller la lecture du quatorzième communiqué de Rapaces, ainsi que la visite des sites suivants : http://atheisme.free.fr/, http://www.atheisme.org/, http://librepenseefrance.ouvaton.org/. De Bertrand Russell, on lira avec profit Pourquoi je ne suis pas chrétien, Pauvert, collection « Libertés », 1960.
[5] Publié sous
le titre
[6] P. 10. Précisons que, si Sarkozy est bien le ministre de l’Intérieur qui a mis en place ce CFCM (Conseil Français du Culte Musulman), ses prédécesseurs à ce poste avaient également œuvré dans le sens d’une institutionnalisation de l’islam – institutionnalisation dont on ne peut que constater l’incompatibilité avec le caractère officiellement laïc de notre République. Ainsi, dès 1995, le mafioso Charles Pasqua a mis en place une « Coordination nationale des musulmans de France ».
[7] Il est
notoire que l’UOIF, Union des Organisations Islamiques de France, défend des
positions d’extrême-droite.
[8]
[9] Sur
les questions relatives au sionisme et à la situation en Palestine, lire :
Michel Warschawski, Sur la frontière,
Hachette, coll. « Pluriel Actuel », 2004 ; et, du même
auteur, A tombeau ouvert. La crise de la société israélienne,
[10] Nicolas Sarkozy, Libre, Pocket, 2003, p. 387.
[11] L’American Jewish Committee est un groupe de pression visant à convaincre l’opinion publique américaine (voire au-delà) que toute critique de la politique menée par l’Etat sioniste est une marque d’antisémitisme.
[12]
Rappelons que Roger Cukierman s’était réjoui de la présence de Jean-Marie Le
Pen au second tour des dernières élections présidentielles ; il y voyait « un message au musulmans » leur
indiquant « de se tenir tranquilles ». Il s’est également signalé
en conseillant à Ariel Sharon, lors d’une visite en France de celui-ci, de « mettre en place un ministère de
[13] Le
Betar et
[14] A titre d’exemple, on trouve en Israël plusieurs partis pour les Arabes, un parti pour les immigrants russes, un parti pour les séfarades pieux et un parti pour les retraités.
[15] Le religieux
Sarkozy suggère ainsi aux cadres de l’Eglise en France de « susciter une grande réflexion sur la nécessité de construire des
synagogues, des églises et des mosquées dans les banlieues » ; de
surcroît, il estime qu’ « il manque
des églises dans certaines banlieues de
[16] En témoigne
sa rencontre en août 2004 avec l’acteur et fervent scientologue Tom Cruise.
[17] Libre, p. 99.
[18]
[19]
[20] France 2,
émission « Cent minutes pour convaincre », 20 novembre 2003. Le
script de cette émission est disponible ici.
On imagine aisément le scandale qu’aurait provoqué un homme politique déclarant
que « quand on est Juif, ça se lit sur sa figure ».
[21] Une
République qui est pourtant, aujourd’hui, largement vidée de son contenu social
– conséquence de près de 25 années de contre-réformes néolibérales, infligées
aussi bien par le Parti Socialiste et ses partenaires que par la droite.
[22] Libre, p. 364.
[23]
Concrètement, Sarkozy voulait laisser à Jacques Chirac et ses fidèles le soin
de vanter les mérites du TCE, de façon à ne pas sortir affaibli d’une
éventuelle victoire du non – victoire qui paraissait probable.
[24] Libre, p. 48.
[25] Libre, p. 73.
[26] Noam
Chomsky, Comprendre le pouvoir,
L’indispensable de Chomsky, Premier mouvement, Aden, 2005, p. 32.
[27] En
février-mars 2005, lors du mouvement contre la loi Fillon, les racailles sont
parvenues à leurs fins. En revanche, en mars 2006, leurs exactions ont été sans
effet notable, puisqu’elles n’ont pas empêché les manifestants de faire reculer,
du moins sur un point, le gouvernement du bourgeois Dominique Galouzeau de
Villepin. Sur l’utilité des racailles pour la défense du système capitaliste,
lire cet
article. Sur le rôle politique de la racaille, lire ceci.
[28] Par
« manifestants», il faut comprendre les personnes dont le but était
effectivement d’obtenir le retrait de la loi Fillon ou de
[29] Pour ne
citer qu’un exemple, tiré de
[30] Sarkozy
tente là de s’inspirer de la stratégie du FN. Dans une confession publiée le 6
juin 2001 par Libération, Claude
Hermant, un ancien membre – apparemment
repenti – du Département Protection
Sécurité (DPS, le service d’ordre du FN), expliquait en quoi consiste la
tactique du FN : « J’ai
commencé à travailler pour le DPS en 1994. [...]. En 1997, j’ai été contacté
par Bernard Courcelle pour faire partie d’une structure spéciale. C’était un
groupe composé de 30 à 60 personnes, chargé d’opérations clandestines en France
ou à l’étranger, à la demande de pays alliés. Les membres de ce groupe spécial
sont appelés les ‘fantômes’. Ils ont tous une formation militaire ou
paramilitaire. [...] J’ai suivi une formation de 90 jours au siège du Front
national. Ces cours, très techniques, nous étaient donnés par d’anciens
fonctionnaires du renseignement. Ils portaient notamment sur l’infiltration et
la manipulation de foule. Après cette formation, il m’a été demandé d’infiltrer
des organisations telles que Ras l’Front [...]. Ras l’Front, SOS Racisme et Act
Up étaient nos priorités. [...] Le second type de mission demandé aux
‘fantômes’ consiste à organiser la déstabilisation de certains quartiers ou des
villes qui ne sont pas acquises aux idées du Front. Là encore, il faut
infiltrer. Prendre contact avec des bandes. Inciter à la violence ou à la
rébellion. [...] Dans un quartier, si vous mettez le feu à une voiture, dans
l’heure qui suit, neuf fois sur dix, vous en avez quinze autres qui brûlent.
[...] En faisant avancer l’insécurité, vous faites progresser l’électorat du
Front. [...] Nous prenons nos ordres directement de Bernard Courcelle. C’est
une structure à part. Entièrement autofinancée par Courcelle. Les ‘fantômes’
[...] reçoivent un salaire en liquide, des faux papiers et tous les moyens
nécessaires à leurs opérations [...]. Pour payer un jeune pour mettre le bordel
dans les quartiers ».
[31] Entretien accordé par Eric
Werner, dans le n° 118 (automne 2005) de la revue Eléments. Dans ce même numéro, voir également les autres articles
du dossier intitulé « nous sommes tous en liberté surveillée ».
[32] Voir Yakov
M. Rabkin, Au nom de
[33] Voir, par
exemple, le Quid 2004, ainsi que Noam
Chomsky, Pirates et empereurs, Le
terrorisme international dans le monde contemporain, Fayard, 2003, p. 150.
[34] Lire
Gianfranco Sanguinetti, Véridique rapport
sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie suivi de Preuves de l’inexistence de Censor par son
auteur, Champ Libre, 1976.
[35] Sur Wikipedia, voir l’article
consacré à l’affaire du Rainbow Warrior.
Annexes :
- Sarkozy tu fais pitié… Lettre ouverte au Premier
ministre de l’Intérieur de la France (L’Organe)
- Le
vrai Sarkozy (vidéo)